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9 juin 2013


MON ARTICLE SUR AGORA VOX :
"CADASTRE TOXIQUE - anciennes gravières/dépotoirs en Alsace - "ESELACKER" ​à Kingersheim"
 

vendredi 24 mai - par nathalie loti 


SITES ET SOLS TOXIQUES - le "ESELACKER" ​à Kingersheim : déchets urbains - industriels - chimiques - médicaux et hospitaliers, déchets de soins radioactifs - pesticides - PCB - métaux lourds - intoxication chronique avec impacts sur la santé en cours - 
RISQUES BIOLOGIQUES, CHIMIQUES, D’EXPLOSION, D’INCENDIE pour + de 2 millions de tonnes de déchets enfouis dans le sol - ZONE MORTE 

Kingersheim, ancienne décharge du Eselacker
le Eselacker est situé derrière la rangée d’arbre - ce méga spot d’anciens dépotoirs cache pas moins de 2 millions de tonnes d’anciens déchets toxiques des 30 glorieuses
Le cadastre de Kingersheim, en Alsace dans le Haut-Rhin, recense un ancien site d'enfouissement de déchets au lieu-dit du "Eselacker" en amont de la zone commerciale du Kaligone. Ce vaste secteur faisait office pendant 10 années, de 1959 à 1969, de dépotoir géant pour les déchets urbains des communes périphériques, sur la base d’une autorisation d’exploitation délivrée à la Ville de Mulhouse par Arrêté Préfectoral. En parallèle et jusque fin des années 1970, d'importantes déposes sauvages de déchets industriels et chimiques y ont été effectuées. Le ban communal présentait une trentaine de gravières et nombreuses sont celles ayant été intégralement remblayées par des déchets jusqu'à la surface du sol offrant ainsi de nouveaux terrains.
 
Cette situation est depuis plusieurs années illégale et bafoue le Droit en de nombreux points.
 
A présent et depuis plus de 30 ans, le « Eselacker » est un méga spot toxique constitué d’anciens dépotoirs des trente glorieuses. Identifié, surveillé, étudié, non sécurisé, il est depuis toujours hors de contrôle.
 
Le problème est que des maladies graves autant que la mort peuvent être induites par cette situation qui se dégrade de plus en plus avec les aléas météorologiques. Une telle menace libre dans l'environnement constitue une bombe à retardement car avec les années qui s'écoulent sans neutralisation les substances sortent de plus en plus des dépotoirs. Les contenants plastiques et métalliques s’ouvrent, des cocktails aléatoires et imprévisibles de substances se répandent dans les eaux souterraines et remontent sous forme de gaz et vapeurs. 
 
Les méfaits du Eselacker sont déjà en oeuvre puisque la nuisance des sites n’a jamais été enrayée. La santé humaine peut être exposée pour les personnes situées directement sur les sites, au sein du panache d'une surface environ 2 km2, et parfois jusqu'à environ 200 mètres de périmètre autour des sites pour certaines émanations selon le sens du vent. 
 
La nappe phréatique rhénane traverse la commune de Kingersheim. Le panache de pollution issu du Eselacker s'étend vers le nord est jusqu'à la commune voisine. Véhiculées par l'eau les vapeurs et gaz remontent des sols et se transfèrent à l'homme de façon invisible avec la propriété de s'accumuler dans les pièces des habitations et les caves. Les canalisations peuvent également être vecteurs de cocktails de polluants aux multiples combinaisons. Une activité radioactive également relevée sur le site peut se rajouter à ces effets. 
 
Rien n'apparaît à l'oeil nu dans le secteur Strueth et pourtant le sol est truffé de poisons. Dans les anciennes carrières, on a déversé du lindane pur en vrac ainsi que d'autres pesticides interdits, des déchets de l'industrie textile, de l'amiante, les poubelles des hôpitaux, etc... 
 
Produits chimiques, métaux lourds, radioactivité, virus peuvent se combiner ici et nuire à plus ou moins long terme. Des maladies graves peuvent se déclarer après 20 ou 30 ans d'exposition ou immédiatement selon le type d'exposition. De faibles doses longtemps répétées peuvent provoquer après un temps plus ou moins long, des conséquences tels le cancer, les altérations des systèmes hormonaux, immunitaire et nerveux, la mutation des cellules et un horizon tout entier d'altérations de la santé.
 
L'étude des risques pour la santé humaine de 2006 (EDR) rapporte les aspects toxicologiques du contenu de l’Eselacker et met en évidence les substances présentes en terme d’impacts sur l’organisme humain autant pour les adultes que pour les enfants. 
 
Des constructions se sont élevées au-dessus même du Eselacker. Des personnes y vivent ou y travaillent. Certains propriétaires, usagers professionnels ou résidant sont conscients de la présence des dépotoirs. Cependant, ils ignorent, faute d’informations directes et claires, à quels dangers réels ils sont exposés. Ils se pensent en sécurité en terme de santé puisqu’on les a laissé s’installer là.
 
De grandes enseignes commerciales autant que des habitations sont situées sur d'anciennes excavations d'après des documents d'archives qui listent les anciennes gravières de la commune et font apparaître celles qui ont fait office de dépotoirs.
 
Des cartes anciennes apportent également un témoignage du passé. Sur les dépotoirs, en bordure des sites et au sein du panache, quantité de personnes cibles seraient concernées. L’intoxication humaine tout comme la contamination de l'environnement y est permanente.
 
Dès le terme de l’activité de la décharge officielle, un premier diagnostic avait mis en évidence les impacts sur la nappe phréatique. Les experts avaient estimés à 800 000 m3 les déchets enfouis sur 7 mètres de profondeur pour les déposes de déchets effectués par la Ville de Mulhouse. 
Aujourd'hui, avec les volumes de déposes sauvages l'estimation passe à au moins 2 millions de tonnes d'anciens déchets qui demeurent dans le sol et trempent dans l'eau.
 
Aucune mesure de contrôle, de sécurisation ou de prévention ne s'observe sur le terrain. Depuis plus de 10 ans, la Préfecture du Haut-Rhin a mis en demeure la Ville de Mulhouse de faire évaluer le niveau de pollution et depuis les études se sont succédé : diagnostic initial et approfondi, étude détaillée des risques sanitaires, suivi de la qualité des eaux souterraines, analyses complémentaires, étude complémentaire des risques,… 
 
La qualité de l’air intérieur et extérieur et l’exposition au risque pour les usagers des bâtiments professionnels et d’habitation situés sur la zone même a été évalué et déjà dans l'étude des risques sanitaires (EDR) réalisée en 2006 par Burgeap, bureau d'ingénierie spécialiste de l'environnement, il était mention de "risques inacceptables" pour la santé humaine. Deux arrêtés municipaux en 2005 et 2006 sont venus limiter l’usage des eaux souterraines en interdisant l’utilisation de puits.
 
En 2010, cette situation illégale est inchangée. L’association Alsace Nature porte plainte pour pollution des eaux souterraines. Au conseil municipal du 26 juin 2012, il a été noté : "mettre en oeuvre un principe de précaution sur le site du Eselacker".
 
Les années passent et la dangerosité de l'Eselacker est avérée, le dossier est classé en risques technologiques à la Dreal (Direction Régionale de l’Environnement à Strasbourg). 
 
Tirant leçon des études passées,  il eut été possible de procéder à des mesures provisoires pour sécuriser le site dans l'attente des applications définitives préconisées par le plan de gestion : rétention des liquides toxiques et des gaz, protection de la nappe phréatique, protection des personnes, des canalisations d'eau et informations aux riverains et personnes exposées.
Fin 2012, Burgeap achève une nouvelle étude des risques avec l'objectif déterminé par l'Etat d’aboutir à de nouvelles prescriptions Préfectorales et à un Plan de Gestion à mettre en oeuvre prochainement.
 
En avril dernier, tandis que le dossier est soumis au Coderst -conseil consultatif départemental de l’environnement et des risques sanitaires et technologiques- la municipalité de Kingersheim, à l’approche des prescriptions Préfectorales à engager sur le terrain, rédige une information dans son bulletin communal. On peut y lire l'affirmation de transparence quant aux études relatives au "Eselacker"De nos jours, l'accès aux informations environnementales est traité par le droit Européen avec la convention d'Aarhus et par d'autres dispositions. 
En complément de l'article dans son bulletin, la municipalité indique après sollicitation écrite pour l'accès à la dernière étude : "la Ville de Mulhouse, responsable et seule en charge du dossier", "c’est Mulhouse qui sera alors en charge de la communication et non la Ville de Kingersheim" ?
 
En matière de santé déterminée par l'environnement, les sols et leur contenu sont un des facteurs qui peuvent contribuer à altérer gravement la santé. En présence d'un site ou d'un sol toxique, la réduction des risques environnementaux passe par la prévention. La prévention peut constituer en des mesures sur le terrain tout comme en la délivrance d'informations utiles et compréhensibles par tous. Transparence ne signifiant pas clarté, il est essentiel de vulgariser les informations. 
 
Certaines attitudes politiques semblent privilégier en matière d'information une forme de communication et des opérations de type greenwashing au dépend de vraies problématiques prioritaires liées à la réalité.
 
Lorsqu'il y a constat d'une pollution dommageable à l'homme et à l'environnement, le bon sens dans la maîtrise des dossiers est le respect des points définit par le code général des collectivités territoriales, du code de l'urbanisme et du code de l'environnement qui définit les compétences et les responsabilités en matière de salubrité, santé et sûreté publiques : "le maire est tenu légalement d’adopter des politiques destinées à réduire les risques se traduisant par des actions de prévention, de précaution et de protection des personnes et des biens ». 
 
Plus de 30 ans ont passé et le silence aura duré toutes ces années. Combien de temps encore le Eselacker distillera-t-il ses poisons ? 
"La prévention c'est la responsabilisation" ?
 
Samedi 25 mai prochain, tous les habitants de la commune de Kingersheim sont invités à "offrir un peu de leur temps, de leur enthousiasme et de leur savoir-faire pour participer à une journée éco-citoyenne, écologique et solidaire" avec des opérations de bricolage et de nettoyage. Peut-être ramasseront-ils cette année encore, quelques papiers autour du Eselacker sans se douter qu'une menace de mort, haute comme un immeuble et vaste comme plusieurs stades les observe à travers le sol. 
 
"Chacun a le droit de vivre dans un environnement équilibré et respectueux de la santé" Charte de l'Environnement 
 
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sites et sols toxiques : le « ESELACKER » à Kingersheim

5 Messages de forum

  • 24 mai 10:29, par eugène wermelinger
    « Que notre Alsace est BELLE avec ses frais vallons, l’été murit chez elle blé vigne et houblon.
     JUHÉ, BLÉ, VIGNE ET HOUBLON. »
    On le chantait encore avant 1950.
    Depuis on a eu les 30 glorieuses ..... salopes.
    Blé, FRIC et OR DURES
  • 24 mai 12:22, par dominique
    Cette histoire me fait penser a celle de Hagenthal ou des entreprises chimiques (pharma et colorant) ont payé pour déposer leurs déchets dans des « trous », carrières ou autres. Quelques décénies plus tard les mêmes payent a nouveau pour assénir les sites. Normal, ces entreprises ont fait de gros bénéfices et disposent à présent des technologies pour éliminer ces déchets. Mais dans le cas de Kingersheim qui va supporter les frais de remise en état ? Car il faut bien remettre ce site en état, a moins de le déclarer insalubre.. Quelle perte d’argent pour les commerces qui ont fleuris sur ce site et pour la commune elle même. Dans le cas de Hagenthal la décision a été vite prise, les entreprises concernées sont en Suisse et font de substantiels bénéfices. De plus il est vrai aussi que l’esprit écologique est un peu plus présent là bas... Ne ditont pas « Pollueurs payeurs » ? Alors la solution est simple, faisont payer les pollueurs leurs noms doivent etre connus, non ?
     Curieusement Kingersheim arbore le Logo Commune Nature, c’est a ne rien y comprendre.
  • 24 mai 13:55, par Razzara
    Merci pour cette édifiante information qui m’était totalement inconnue.
    Pourtant, je ne suis guère étonné ! Car il faut se souvenir que cette Alsace, ma terre natale, était à la pointe de la chimie française en son temps. S’enorgueillant d’avoir vu la première usine chimique construite en France, produisant colorants et myriade d’autres joyeusetés, pour l’industrie textile essentiellement, sur de nombreux sites ou l’on ne s’emmerdait alors guère avec l’environnement.
    Je me souviens encore bien du ’Schtengi’ et de ses panaches de fumées colorés, des odeurs entêtantes de vaniline, de tous ces petits ruisseaux aux couleurs improbables, tantôt verts, tantôt bleus, violet, ou autre, du coté de Mulhouse et environs. Des jours ou les yeux et la gorge piquaient du coté de Thann, quand l’air se voyait assaisonné de quelques fuites de vapeurs acides échappées des tours de production d’acide sulfurique ou chlorhydrique. Une sacrée époque ou on balançait les résidus et déchets ou l’on pouvait sans se soucier du lendemain ! Tout cela à fait la richesse économique de cette belle Alsace aux frais vallons .... Et du pognon il s’en est brassé un sacré paquet.
    Alors non, même si je n’avais pas eu vent de ce dépotoirs à Kingersheim, je ne suis pas étonné. Je mettrais même ma main au feu qu’il y a plein d’autres sites que tout le monde a oublié, certains dont j’ai une sérieuse idée même, et qui sont aujourd’hui occupés par des quartiers d’habitations.
     Voila, avec cette pluie et cet article j’ai le ’heimweh’ de cette enfance ou je courais la campagne magnifique et fleurie de mon Alsace natale pour aller bouffer des quetsches dans les vergers à l’abandon avec mes petits camarades. Souvenirs, souvenirs ...
    Razzara
  • 24 mai 15:07, par Ruut
    Responsables mais pas coupables.
    C’est beau la politique.
    ça sert a quoi un permis de construire puisque l’état n’assume pas ses responssabilitées ?

  • 25 mai 01:41, par bert
    faut pas rester dans ce village pourri !
    avec son maire socialiste joseph spiegel
    et son festival de marionnettes........momix
    ***********************************************http://www.alsace-autre-oui.fr/?page_id=45


7 juin 2013

Mobilier Européen - groupe Rapp, CROZATIER + BUREAUX FLY à Kingersheim : bâtiment situé au-dessus d'une ANCIENNE GRAVIERE DEPOTOIR = INTOXICATION CHRONIQUE DES PERSONNES EN COURS A LEUR INSU - dommages sur la santé de salariés déjà avérés - la Direction nie la situation

Mobilier Européen - groupe Rapp, CROZATIER + BUREAUX FLY à Kingersheim : bâtiment situé au-dessus d'une ANCIENNE GRAVIERE DEPOTOIR  = INTOXICATION CHRONIQUE DES PERSONNES EN COURS A LEUR INSU - dommages sur la santé de salariés déjà avérés - la Direction nie la situation